« Toi, Seigneur, dieu de tendresse et de pitié,
lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ! »
(Psaume 86,15)
Force et miséricorde (Sagesse 12,13.16-19)
Il n’y a pas d’autre dieu que toi, qui prenne soin de tout, pour que tu doives montrer que tes jugements ne sont pas injustes. […] Ta force est le fondement de ta justice, et ta maîtrise sur tout t’amène à tout ménager. Tu montres ta force à ceux qui ne croient pas à la plénitude de ta maîtrise, et ceux qui la bravent sciemment, tu les confonds. Mais toi qui maîtrises ta force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta maîtrise. En agissant ainsi, tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être ami des humains ; et tu as rendu tes fils pleins d’une belle espérance, car tu accordes la conversion pour les péchés.
Cette méditation sur la douce puissance de Dieu s’insère dans l’évocation de l’attitude de ce dernier vis-à-vis des peuples cananéens lors de l’arrivée des Israélites dans la terre promise. Prenant ses distances vis-à-vis du récit du livre de Josué, l’auteur raconte comment, malgré les fautes abominables des habitants de Canaan, Dieu est intervenu de façon progressive dans l’espoir qu’ils comprennent, grâce à des châtiments mesurés, que leur avantage était de se repentir et de se détourner de leur conduite. L’auteur y voit la marque de la sollicitude divine envers tous les humains. Aussi, s’il juge et châtie, on ne peut le soupçonner d’être injuste. Les v. 14-15, omis dans la lecture, précisent que, pas plus qu’un éventuel autre dieu, aucun roi ne pourrait défendre ceux que Dieu a jugés coupables : son comportement est irréprochable, et « il estime incompatible avec sa puissance de condamner quelqu’un qui ne mérite pas d’être châtié » (v. 15b).